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Le Lean Manufacturing, en 2 mots, qu’est-ce que c’est ?

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lean

Le lean est un mot anglais qui signifie « maigre » ou « sans gras ». Il désigne une méthode de gestion de la production qui vise à optimiser les processus, à réduire les coûts et à améliorer la qualité. Le lean s’applique à tous les secteurs d’activité, que ce soit l’industrie, les services ou le numérique. Mais qu’est-ce que le lean, en 2 mots ? Comment est-il né ? Quels sont ses principes, ses objectifs et ses outils ? Comment le mettre en œuvre dans son entreprise ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Introduction au Lean

Définition du Lean

Le lean est une méthode de management qui repose sur l’élimination de tout ce qui ne crée pas de valeur pour le client. La valeur est définie comme ce que le client est prêt à payer pour un produit ou un service. Le lean cherche donc à supprimer les gaspillages, c’est-à-dire les activités, les ressources ou les produits qui consomment du temps, de l’argent ou de l’espace sans apporter de valeur ajoutée. Le lean vise également à améliorer en continu les processus de fabrication ou de production, en impliquant tous les acteurs de l’entreprise, du dirigeant au salarié.

Origines du Lean

Le lean trouve ses origines dans le système de production mis en place par Toyota après la Seconde Guerre mondiale. Face à la concurrence des constructeurs américains, Toyota a développé une méthode innovante pour produire des voitures de qualité, adaptées aux besoins des clients et à moindre coût. Cette méthode, appelée Toyota Production System (TPS), repose sur deux piliers : le just-in-time (JIT) et le jidoka.

Le JIT consiste à produire uniquement ce qui est nécessaire, au moment où c’est nécessaire et dans la quantité nécessaire. Le jidoka signifie « automatisation avec un sens humain« . Il s’agit de détecter et de corriger les défauts dès qu’ils apparaissent, en arrêtant la production si nécessaire. Le TPS a permis à Toyota de devenir l’un des leaders mondiaux de l’automobile.

Le terme « lean » a été popularisé par les chercheurs américains James Womack et Daniel Jones, qui ont étudié le système de production de Toyota dans les années 1980. Ils ont publié en 1990 un livre intitulé « The Machine That Changed the World« , dans lequel ils présentent le lean comme une nouvelle forme d’organisation industrielle, plus performante que le modèle traditionnel dit « mass production ». Ils ont ensuite approfondi leur analyse dans un autre ouvrage, « Lean Thinking », publié en 1996, dans lequel ils définissent les cinq principes du lean.

Toyota digitalise sa démarche Lean Manufacturing avec Shizen

Comprendre le Lean Manufacturing

Principes du Lean

Womack et Jones ont identifié cinq principes fondamentaux du lean :

  • Définir la valeur du point de vue du client : il s’agit de comprendre ce que le client attend d’un produit ou d’un service, quels sont ses besoins, ses problèmes et ses attentes.
  • Identifier la chaîne de valeur : il s’agit de cartographier l’ensemble des étapes nécessaires pour produire un produit ou fournir un service, depuis la conception jusqu’à la livraison au client. Cette cartographie permet de distinguer les activités qui créent de la valeur ajoutée (value-added) de celles qui n’en créent pas (non-value-added).
  • Faire couler la valeur sans interruption : il s’agit d’éliminer les sources de gaspillage, de variabilité et d’inefficacité qui entravent le flux de valeur. Il faut éviter les stocks, les attentes, les transports inutiles, les surproductions, les surqualités, les défauts et les mouvements superflus.
  • Instaurer le flux tiré par le client : il s’agit de produire à la demande du client, en fonction de ses besoins réels et non pas de prévisions. Il faut synchroniser la production avec la consommation, en utilisant des systèmes de régulation comme le kanban, qui est une carte signalant le besoin de réapprovisionnement d’un poste de travail.
  • Viser la perfection : il s’agit de rechercher en permanence l’amélioration des processus, des produits et des services, en impliquant tous les acteurs de l’entreprise. Il faut encourager la créativité, la résolution de problèmes et l’apprentissage collectif.

Objectifs du Lean

Le lean, et plus particulièrement le lean manufacturing, a pour objectif d’augmenter la performance de l’entreprise, en termes de qualité, de coût, de délai et de flexibilité. Le lean permet de :

  • Réduire les coûts de production, en optimisant l’utilisation des ressources (matières premières, machines, main-d’œuvre, énergie…).
  • Améliorer la qualité des produits et des services, en prévenant et en corrigeant les défauts, en réduisant les retours clients et les réclamations.
  • Diminuer les délais de production et de livraison, en accélérant le flux de valeur, en réduisant les temps d’attente et les temps de cycle.
  • Augmenter la flexibilité et la réactivité, en adaptant la production aux variations de la demande, en proposant une gamme variée et personnalisée de produits et de services.

Le lean permet également d’améliorer la satisfaction des clients, en leur offrant des produits et des services qui répondent à leurs besoins et à leurs attentes. Le lean contribue aussi à améliorer le bien-être des salariés, en leur donnant plus d’autonomie, plus de responsabilité et plus de reconnaissance.

La notion de valeur dans le Lean

La notion de valeur est centrale dans le lean. Elle se définit comme ce que le client est prêt à payer pour un produit ou un service. La valeur se mesure par rapport au bénéfice que le client retire du produit ou du service, par rapport au problème qu’il résout ou au besoin qu’il satisfait. La valeur n’est pas intrinsèque au produit ou au service, elle dépend du contexte, du marché et du client. Elle peut varier selon les critères suivants :

  • La fonctionnalité : le produit ou le service doit remplir sa fonction principale, c’est-à-dire répondre au besoin du client.
  • La qualité : le produit ou le service doit être conforme aux spécifications du client, sans défaut ni dysfonctionnement.
  • Le prix : le produit ou le service doit être proposé à un prix compétitif, qui reflète sa valeur perçue par le client.
  • Le délai : le produit ou le service doit être livré dans les temps impartis, sans retard ni rupture.
  • L’expérience : le produit ou le service doit procurer une expérience positive au client, qui renforce sa confiance et sa fidélité.

Pour créer de la valeur pour le client, il faut donc connaître ses besoins, ses attentes et ses préférences. Il faut aussi être capable d’innover et de se différencier de la concurrence. Il faut enfin être capable d’évaluer la valeur créée par rapport au coût engagé.

La chaîne de valeur Lean

La chaîne de valeur lean est l’ensemble des activités qui contribuent à créer de la valeur pour le client. Elle comprend trois types d’activités :

  • Les activités à valeur ajoutée : ce sont celles qui transforment directement le produit ou le service pour répondre au besoin du client. Elles sont indispensables et génèrent de la valeur. Par exemple, l’assemblage, le montage, le découpage, le soudage, le peinturage, etc.
  • Les activités à valeur support : ce sont celles qui facilitent ou améliorent les activités à valeur ajoutée, mais qui ne sont pas directement visibles par le client. Elles sont nécessaires et contribuent à la valeur. Par exemple, la maintenance, la logistique, la planification, le contrôle qualité, etc.
  • Les activités à valeur nulle : ce sont celles qui consomment des ressources sans apporter de valeur au client. Elles sont inutiles et représentent du gaspillage. Par exemple, les stocks, les attentes, les transports inutiles, les surproductions, les surqualités, les défauts et les mouvements superflus.

Pour optimiser la chaîne de valeur lean, il faut donc maximiser les activités à valeur ajoutée, optimiser les activités à valeur support et éliminer les activités à valeur nulle.

lean manufacturing drawing

Outils et Concepts Lean

Méthode Kaizen

Le kaizen est un mot japonais qui signifie « amélioration continue ». Il désigne une méthode qui vise à améliorer en permanence les processus, les produits et les services, en impliquant tous les acteurs de l’entreprise. Le kaizen repose sur le principe que tout peut être amélioré, même si cela fonctionne bien. Le kaizen s’appuie sur des actions simples, concrètes et peu coûteuses, qui sont mises en œuvre rapidement et qui produisent des résultats visibles. Le kaizen favorise la créativité, la résolution de problèmes et l’apprentissage collectif.

Le kaizen peut prendre différentes formes, selon le niveau et la durée de l’action. On distingue notamment :

  • Le kaizen quotidien : c’est l’amélioration continue au niveau du poste de travail ou du groupe de travail. Il s’agit d’apporter des améliorations mineures mais régulières, en utilisant des outils simples comme le 5S, le poka-yoke ou le takt time.
  • Le kaizen événementiel : c’est l’amélioration ponctuelle au niveau d’un processus ou d’un atelier. Il s’agit de réaliser des améliorations significatives mais limitées dans le temps, en utilisant des outils plus complexes comme le VSM, le diagramme de Pareto ou le diagramme d’Ishikawa.
  • Le kaizen stratégique : c’est l’amélioration globale au niveau de l’entreprise ou du système. Il s’agit de réaliser des améliorations majeures mais longues à mettre en œuvre, en utilisant des outils plus sophistiqués comme le benchmarking, le QFD ou le six sigma.

Méthode 5S

La méthode 5S est une technique qui vise à améliorer l’organisation et la propreté du lieu de travail. Elle repose sur cinq étapes, dont le nom commence par la lettre S en japonais. Les cinq étapes sont les suivantes :

  • Seiri (tri) : il s’agit d’éliminer du lieu de travail tout ce qui est inutile, obsolète ou encombrant. Cela permet de libérer de l’espace, de faciliter l’accès aux outils et aux matériaux, et de réduire les risques d’accident.
  • Seiton (rangement) : il s’agit de ranger de manière logique et ordonnée tout ce qui est nécessaire au travail. Cela permet de gagner du temps, de simplifier le travail et de prévenir les pertes ou les vols.
  • Seiso (nettoyage) : il s’agit de nettoyer régulièrement le lieu de travail, les machines et les outils. Cela permet d’améliorer l’hygiène, la sécurité et la qualité du travail.
  • Seiketsu (standardisation) : il s’agit d’établir des règles et des procédures pour maintenir le niveau de tri, de rangement et de nettoyage atteint. Cela permet d’harmoniser les pratiques, de faciliter la communication et de renforcer la discipline.
  • Shitsuke (éducation) : il s’agit de former et de sensibiliser les employés à l’importance du 5S, et de les encourager à respecter les règles et les procédures établies. Cela permet de développer une culture d’amélioration continue, de responsabiliser les employés et de renforcer leur motivation.

La méthode 5S permet d’améliorer l’environnement de travail, la productivité, la qualité et la satisfaction des employés. Elle constitue une base solide pour mettre en œuvre d’autres outils et concepts lean.

Méthode Takt Time

Le takt time est un concept qui vise à synchroniser le rythme de production avec le rythme de la demande. Il se définit comme le temps disponible pour produire une unité de produit ou de service. Il se calcule en divisant le temps disponible par la demande du client. Par exemple, si le temps disponible est de 8 heures par jour, et que la demande du client est de 400 unités par jour, le takt time est de 8 x 60 / 400 = 1,2 minute par unité.

Le takt time permet d’équilibrer le flux de production, en évitant les surproductions ou les sous-productions. Il permet aussi d’optimiser l’utilisation des ressources, en adaptant le nombre d’opérateurs, de machines ou de postes de travail au takt time. Il permet enfin d’améliorer la qualité, en réduisant les variations et les défauts.

Comment mettre en œuvre une démarche Lean ?

Démarrer une démarche Lean

Pour mettre en œuvre une démarche lean, il faut suivre une méthodologie rigoureuse et structurée. Voici les étapes à suivre :

  • Définir la vision et la stratégie lean : il s’agit de déterminer les objectifs à atteindre, les indicateurs à mesurer, les axes d’amélioration à privilégier et les moyens à mobiliser.
  • Former et sensibiliser les acteurs : il s’agit d’expliquer les principes, les objectifs et les bénéfices du lean à tous les niveaux hiérarchiques, et de former les employés aux outils et aux techniques lean.
  • Réaliser un diagnostic initial : il s’agit d’évaluer l’état actuel des processus, des produits et des services, en utilisant des outils comme le VSM, le diagramme de Pareto ou le diagramme d’Ishikawa.
  • Identifier et prioriser les opportunités d’amélioration : il s’agit de détecter les sources de gaspillage, de variabilité et d’inefficacité, et de définir des actions correctives ou préventives.
  • Mettre en œuvre des projets pilotes : il s’agit de tester les solutions proposées sur un périmètre restreint, en utilisant la méthode PDCA.
  • Déployer et standardiser les solutions : il s’agit d’étendre les solutions validées à l’ensemble du processus, de l’atelier ou de l’entreprise, en établissant des standards et des procédures.
  • Contrôler et pérenniser les résultats : il s’agit de vérifier que les résultats obtenus sont conformes aux objectifs fixés, et de mettre en place des dispositifs de suivi et d’audit.
  • Capitaliser et diffuser les bonnes pratiques : il s’agit de partager les retours d’expérience, les succès et les échecs, et de favoriser l’échange de savoir-faire entre les équipes.

Les erreurs à éviter lors de l’implémentation du Lean

Pour réussir une démarche lean, il faut éviter certaines erreurs courantes, qui peuvent compromettre les résultats ou la pérennité du projet. Parmi ces erreurs, on peut citer :

  • Ne pas impliquer le management : le management doit être le premier acteur et le premier promoteur du lean. Il doit donner l’exemple, soutenir les initiatives, accompagner le changement et reconnaître les efforts.
  • Ne pas écouter les employés : les employés sont les mieux placés pour connaître les problèmes et proposer des solutions. Il faut donc les consulter, les impliquer, les responsabiliser et les valoriser.
  • Ne pas se focaliser sur le client : le client est la raison d’être du lean. Il faut donc toujours se mettre à sa place, comprendre ses besoins, ses attentes et ses préférences, et lui offrir la meilleure valeur possible.
  • Ne pas mesurer les résultats : le lean est une démarche basée sur des faits et des données. Il faut donc définir des indicateurs pertinents, collecter des informations fiables, analyser les écarts et prendre des décisions fondées.
  • Ne pas chercher à s’améliorer en continu : le lean n’est pas un projet ponctuel, mais une philosophie permanente. Il faut donc toujours remettre en question le statu quo, rechercher de nouvelles opportunités d’amélioration et innover.
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Conclusion

Le Lean dans le futur

Le lean est une méthode qui a fait ses preuves dans de nombreux secteurs d’activité, en permettant d’améliorer la performance, la qualité et la satisfaction des clients. Mais le lean n’est pas figé, il évolue avec son environnement. Il doit donc s’adapter aux nouveaux défis et aux nouvelles opportunités que représentent :

  • L’économie circulaire : il s’agit de réduire l’impact environnemental de la production et de la consommation, en favorisant le recyclage, la réutilisation ou la réparation des produits.
  • L’industrie 4.0 : il s’agit de tirer parti des technologies numériques, comme l’internet des objets, le big data ou l’intelligence artificielle, pour optimiser la production, la maintenance ou la logistique. Shizen permet de démarrer une démarche Lean, et peut également s’adapter à une démarche existante, pour résoudre 3 fois plus de problèmes.
  • L’économie collaborative : il s’agit de créer de la valeur en partageant des ressources, des compétences ou des informations avec d’autres acteurs, comme les fournisseurs, les partenaires ou les clients.

Le lean doit donc se renouveler et se diversifier pour rester pertinent et efficace dans un monde en constante mutation.

Profiter des avantages du Lean

Pour conclure, le lean est une méthode qui vise à optimiser la production en éliminant les gaspillages. Le lean repose sur cinq principes : définir la valeur du point de vue du client, identifier la chaîne de valeur, faire couler la valeur sans interruption, instaurer le flux tiré par le client et viser la perfection. Le lean permet d’augmenter la performance de l’entreprise, en termes de qualité, de coût, de délai et de flexibilité. Le lean permet également d’améliorer la satisfaction des clients et des employés.

Le lean s’appuie sur des outils et des techniques variés, comme le VSM, le 5S, le poka-yoke ou le kaizen. Pour mettre en œuvre une démarche lean, il faut suivre une méthodologie rigoureuse et structurée, en impliquant tous les acteurs de l’entreprise. Le lean doit aussi s’adapter aux évolutions de l’environnement, en intégrant les enjeux de l’économie circulaire, de l’industrie 4.0 et de l’économie collaborative.

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