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Six sigma : Comprendre le concept et lien avec le lean management

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six sigma

Vous avez sans doute entendu parler du Six Sigma (6σ), cette méthode de management de la qualité qui vise à réduire les défauts et à optimiser les processus dans les entreprises. Mais savez-vous vraiment ce que signifie ce terme, d’où il vient, comment il fonctionne et quels sont ses avantages ? Et connaissez-vous le lien entre le Six Sigma et le Lean Management ?

Dans cet article, nous allons vous expliquer en détail le concept de Six Sigma, ses principes fondamentaux, ses rôles clés, ses exemples d’application, ainsi que sa relation avec le Lean Management. Nous allons également vous présenter le Lean Six Sigma, une méthode qui combine les deux approches pour viser l’excellence opérationnelle.

Comprendre le concept de Six Sigma

Définition de Six Sigma

Le Six Sigma est une méthode de management de la qualité qui repose sur l’utilisation de données et de statistiques pour analyser et améliorer les processus dans les entreprises. Le but du Six Sigma est d’atteindre un niveau de qualité tel que le nombre de défauts soit inférieur à 3,4 par million d’opportunités, soit un taux de 99,99966 %.

Le terme Six Sigma fait référence à l’écart type, une mesure de la dispersion des données autour de la moyenne. On le note souvent « 6σ ». Plus l’écart type est faible, plus les données sont proches de la moyenne et plus le processus est stable et prévisible. Ainsi, un processus Six Sigma est un processus qui produit des résultats conformes aux attentes des clients avec une très faible variabilité.

Origines historiques de Six Sigma

Le Six Sigma a été développé par un ingénieur américain nommé Bill Smith, qui travaillait chez Motorola dans les années 1980. Il a eu l’idée d’utiliser des outils statistiques pour mesurer la qualité des produits et identifier les causes des défauts. Il a également défini le niveau de qualité Six Sigma comme un objectif à atteindre pour réduire les coûts et augmenter la satisfaction des clients. Motorola a enregistré Six Sigma comme une marque déposée en 1991 et a revendiqué plus de 17 milliards de dollars d’économies grâce à cette méthode.

Par la suite, d’autres entreprises ont adopté le Six Sigma, notamment General Electric, dont le PDG Jack Welch a fait du Six Sigma une stratégie clé pour son entreprise en 1995. GE a annoncé 350 millions de dollars d’économies grâce au Six Sigma en 1998, ce qui a contribué à la diffusion de la méthode dans le monde des affaires. Aujourd’hui, environ deux tiers des entreprises du Fortune 500 ont mis en place des initiatives Six Sigma pour améliorer leur qualité et leur performance.

Fonctionnement de la méthodologie Six Sigma

Le Six Sigma repose sur une démarche structurée en cinq étapes, connue sous l’acronyme DMAIC : Définir, Mesurer, Analyser, Améliorer et Contrôler. Selon les adeptes du Six Sigma, une entreprise peut résoudre n’importe quel problème apparemment insoluble en suivant ces cinq étapes :

  • Définir : Une équipe de personnes, dirigée par un expert du Six Sigma, choisit un processus à améliorer et définit le problème qu’elle souhaite résoudre.
  • Mesurer : L’équipe mesure la performance initiale du processus, créant ainsi une référence, et identifie une liste d’entrées qui peuvent nuire à la performance.
  • Analyser : Ensuite, l’équipe analyse le processus en isolant chaque entrée, ou cause potentielle de défauts, et en la testant comme cause racine du problème.
  • Améliorer : L’équipe met en œuvre des changements qui vont améliorer la performance du processus.
  • Contrôler : L’équipe ajoute des contrôles au processus pour s’assurer qu’il ne se dégrade pas et qu’il reste efficace.
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Principes fondamentaux de Six Sigma

Focus sur le client

Le Six Sigma place le client au centre de sa démarche. Il s’agit de comprendre les besoins et les attentes du client, de définir les caractéristiques critiques du produit ou du service qui influencent la satisfaction du client, et de mesurer la performance du processus par rapport à ces caractéristiques. Il vise à réduire les défauts qui entraînent l’insatisfaction du client, mais aussi à augmenter la valeur ajoutée pour le client en éliminant les activités inutiles ou non conformes à ses besoins.

Utilisation de données et de statistiques

Le Six Sigma repose sur une approche factuelle et rigoureuse pour analyser et améliorer les processus. Il s’agit de collecter des données pertinentes et fiables sur le processus, de les analyser avec des outils statistiques appropriés, de tirer des conclusions objectives et de prendre des décisions basées sur les faits. Le Six Sigma utilise également des méthodes statistiques pour évaluer la capacité du processus, c’est-à-dire sa capacité à produire des résultats conformes aux spécifications, et pour estimer les bénéfices financiers des améliorations apportées.

Approche basée sur les processus

Le Six Sigma considère que tout produit ou service est le résultat d’un processus, c’est-à-dire d’une séquence d’activités qui transforme des entrées en sorties. Il vise à optimiser le processus en identifiant et en maîtrisant les entrées qui influencent la qualité des sorties. Il utilise également des outils graphiques pour représenter le processus, comme le diagramme SIPOC (Supplier, Input, Process, Output, Customer) ou le diagramme de flux (flowchart), afin de visualiser les étapes du processus, les interactions entre elles et les sources potentielles de variation ou de défauts.

Amélioration proactive et continue

Le Six Sigma adopte une attitude proactive et continue pour améliorer la qualité. Il s’agit de ne pas se contenter du statu quo, mais de chercher constamment à réduire la variabilité et à augmenter la performance du processus. Il utilise le cycle PDCA (Plan, Do, Check, Act) pour planifier, mettre en œuvre, vérifier et ajuster les actions d’amélioration, et encourage également l’innovation et la créativité pour trouver des solutions originales aux problèmes.

Rôles clés dans le processus Six Sigma

Les acteurs du Six Sigma

Le Six Sigma implique différents acteurs qui ont chacun un rôle spécifique dans le processus d’amélioration. Ces acteurs sont généralement classés selon un système de ceintures inspiré des arts martiaux, allant de la ceinture blanche à la ceinture noire. Voici les principaux rôles du Six Sigma :

  • La ceinture blanche (White Belt) : Il s’agit d’un employé qui a reçu une formation de base et qui participe aux projets d’amélioration en tant que membre d’équipe ou en tant que soutien opérationnel.
  • La ceinture jaune (Yellow Belt) : Il s’agit d’un employé qui a reçu une formation plus approfondie et qui est capable d’appliquer certains outils statistiques pour analyser les données. Il participe activement aux projets d’amélioration en tant que membre d’équipe ou en tant que leader d’un petit projet.
  • La ceinture verte (Green Belt) : Il s’agit d’un employé qui a reçu une formation avancée sur le Six Sigma et qui maîtrise la méthodologie DMAIC. Il est capable de conduire des projets d’amélioration complexes et transversaux au sein de son domaine d’activité.
  • La ceinture noire (Black Belt) : Il s’agit d’un employé qui a reçu une formation experte et qui possède une expérience significative dans la conduite de projets d’amélioration. Il est capable de gérer des projets d’amélioration stratégiques et complexes, impliquant plusieurs domaines d’activité ou plusieurs sites. Il est également responsable de former et de coacher les autres acteurs du Six Sigma.
  • La ceinture master noire (Master Black Belt) : Il s’agit d’un employé qui a atteint le plus haut niveau de compétence et de reconnaissance en Six Sigma. Il est capable de définir la stratégie Six Sigma de l’entreprise, de piloter les programmes d’amélioration à grande échelle, de résoudre les problèmes les plus difficiles et de former et de certifier les autres acteurs.
  • Le sponsor (Champion) : Il s’agit d’un manager ou d’un dirigeant qui soutient et facilite le déploiement du Six Sigma dans l’entreprise. Il est responsable de sélectionner les projets d’amélioration, de définir les objectifs, de fournir les ressources nécessaires, de résoudre les conflits, de communiquer les résultats et de reconnaître les efforts des équipes.

Importance de la formation et de la certification

Pour réussir le déploiement dans l’entreprise, il est essentiel que les acteurs du Six Sigma reçoivent une formation adaptée à leur niveau et à leur rôle. La formation permet aux acteurs d’acquérir les connaissances théoriques et pratiques nécessaires pour appliquer la méthode avec efficacité et rigueur. La formation couvre généralement les aspects suivants :

  • Les principes et les objectifs du Six Sigma
  • Les outils statistiques et informatiques utilisés pour analyser les données
  • La méthodologie DMAIC et ses étapes
  • Les techniques de gestion de projet et d’animation d’équipe
  • Les cas pratiques et les exercices d’application

La certification est une reconnaissance officielle des compétences acquises par les acteurs du Six Sigma lors de leur formation. Elle atteste que l’acteur maîtrise le niveau correspondant à sa ceinture et qu’il est capable de mener à bien des projets d’amélioration selon les standards. La certification se fait généralement par un examen écrit et/ou oral, ainsi que par la présentation d’un ou plusieurs projets réalisés. La certification peut être délivrée par l’entreprise elle-même, par un organisme externe ou par une association professionnelle.

six sigma usine

Succès et échecs de l’application de Six Sigma

Le Six Sigma n’est pas une méthode miracle qui garantit le succès à coup sûr. Il existe en effet des exemples d’entreprises qui ont réussi à améliorer leur qualité et leur performance, mais aussi des exemples d’entreprises qui ont échoué ou abandonné le Six Sigma. Voici quelques facteurs qui influent sur le déploiement de la démarche :

  • L’implication et le soutien de la direction : Le Six Sigma nécessite un engagement fort et durable de la part des dirigeants, qui doivent définir la vision, la stratégie, les objectifs, les ressources et les incitations liés au Six Sigma. Ils doivent également communiquer sur les bénéfices du Six Sigma, reconnaître les efforts des équipes, et résoudre les problèmes rencontrés.
  • La culture et le changement organisationnel : Le Six Sigma implique un changement profond dans la façon de penser et d’agir des employés, qui doivent adopter une culture de la qualité, du client, des données, des processus, de l’amélioration continue, etc. Il faut donc accompagner ce changement par une communication efficace, une formation adaptée, un coaching personnalisé, une résistance au changement, etc.
  • La sélection et la gestion des projets : Le Six Sigma requiert une sélection rigoureuse des projets d’amélioration, qui doivent être alignés avec la stratégie de l’entreprise, avoir un impact significatif sur la qualité ou la performance, être réalisables dans un délai raisonnable, etc. Il faut également gérer les projets avec une méthode structurée, en respectant les étapes du DMAIC, en utilisant les outils appropriés, en mesurant les résultats, etc.
  • L’adaptation et l’évolution du Six Sigma : Il ne s’agit pas d’une méthode figée, mais une méthode qui doit s’adapter aux besoins et aux spécificités de chaque entreprise. Il faut donc être capable de personnaliser la méthode en fonction du contexte, du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise, etc. Il faut également être capable d’évoluer avec le Six Sigma en intégrant les nouvelles tendances, les nouvelles technologies, les nouvelles exigences, etc.

Comprendre le lien avec le Lean Management

Rappels sur le Lean Management

Le Lean Management est une méthode de management qui vise à éliminer les gaspillages et à maximiser la valeur ajoutée pour le client dans les processus. Le Lean Management repose sur le principe que tout ce qui ne crée pas de valeur pour le client est considéré comme un gaspillage. Le Lean Management cherche donc à identifier et à supprimer les sources de gaspillage dans les processus.

Le Lean Management repose également sur l’implication et l’autonomie des employés, qui sont les principaux acteurs de l’amélioration continue. Le Lean Management encourage les employés à proposer des idées, à résoudre les problèmes, à prendre des initiatives, à travailler en équipe, etc. Le Lean Management utilise aussi des outils visuels pour faciliter la compréhension et la communication des processus, comme par exemple le tableau Kanban, le diagramme d’Ishikawa, le 5 pourquoi, le 5S, etc.

Similitudes et différences entre Six Sigma et Lean Management

Le Six Sigma et le Lean Management sont deux méthodes de management qui visent à améliorer la qualité et la performance des processus dans les entreprises. Ces deux méthodes présentent des similitudes, mais aussi des différences. Voici quelques points de comparaison entre les deux :

Le Six Sigma se concentre sur la réduction de la variabilité et des défauts dans les processus, tandis que le Lean Management se concentre sur l’élimination des gaspillages et l’augmentation de la valeur ajoutée pour le client.

Le Six Sigma utilise principalement des outils statistiques et informatiques pour analyser les données et mesurer la performance des processus, tandis que le Lean Management utilise principalement des outils visuels et pratiques pour représenter et simplifier les processus.

Le Six Sigma suit une démarche structurée en cinq étapes (DMAIC), tandis que le Lean Management suit une démarche plus flexible et itérative (PDCA). Cependant, dans les faits, on utilise bien souvent les méthodes PDCA et DMAIC dans les deux approches.

Le Six Sigma implique des acteurs formés et certifiés selon un système de ceintures, tandis que le Lean Management implique tous les employés sans distinction de niveau ou de fonction. Mais il faut garder en tête qu’une démarche Six Sigma réussie passe tout de même par l’implication de l’ensemble des employés.

Le Lean Management se concentre également sur les flux de valeurs et la gestion des stocks notamment avec le concept du Just-In-Time (Juste-à-temps).

Opter pour le Lean Six Sigma (LSS)

Pourquoi combiner Six Sigma et Lean Management ?

Le Six Sigma et le Lean Management sont deux méthodes complémentaires qui peuvent se renforcer mutuellement. En effet, en combinant les deux, on obtient les avantages suivants :

  • Une meilleure compréhension du client et de ses besoins
  • Une meilleure identification et élimination des sources de non-qualité
  • Une meilleure optimisation des processus en termes d’efficacité et d’efficience
  • Une meilleure implication et motivation des employés
  • Une meilleure adaptation aux changements et aux opportunités
  • Une meilleure rentabilité et compétitivité de l’entreprise

Principes fondamentaux de Lean Six Sigma

Le Lean Six Sigma est donc une méthode qui combine les principes fondamentaux du Six Sigma et du Lean Management. Cette méthode repose sur les principes suivants :

  • Satisfaire le client en lui offrant un produit ou un service conforme à ses attentes, avec une valeur ajoutée maximale et un coût minimal.
  • Améliorer continuellement la qualité et la performance des processus en réduisant la variabilité, les défauts, les gaspillages, les délais, etc.
  • Utiliser des données et des statistiques pour analyser les processus, mesurer les résultats, prendre des décisions basées sur les faits.
  • Simplifier et standardiser les processus en éliminant les activités inutiles ou non conformes aux besoins du client.
  • Mobiliser et responsabiliser les employés en leur donnant les moyens de participer à l’amélioration continue, de résoudre les problèmes, de proposer des idées, etc.
  • Innover et créer de la valeur en cherchant constamment à trouver des solutions originales aux problèmes, à anticiper les besoins du client, à exploiter les opportunités du marché, etc.

Conclusion

Résumé des points clés

Pour conclure, nous pouvons résumer les points clés de cet article comme suit :

  • Le Six Sigma est une méthode de management de la qualité qui vise à réduire les défauts et à optimiser les processus dans les entreprises.
  • Le Six Sigma repose sur une démarche structurée en cinq étapes (DMAIC), sur l’utilisation de données et de statistiques, sur l’application de principes fondamentaux (focus sur le client, approche basée sur les processus, amélioration proactive et continue), et sur l’implication de différents acteurs selon un système de ceintures.
  • Le Six Sigma peut être appliqué à tout type d’industrie, et a permis à de nombreuses entreprises d’améliorer leur qualité et leur performance, mais aussi de rencontrer des difficultés ou des échecs.
  • Le Lean Management est une méthode de management qui vise à éliminer les gaspillages et à maximiser la valeur ajoutée pour le client dans les processus.
  • Le Lean Management repose sur l’identification et la suppression des sources de gaspillage dans les processus, sur l’implication et l’autonomie des employés, et sur l’utilisation d’outils visuels pour faciliter la compréhension et la communication des processus.
  • Le Lean Six Sigma est une méthode qui combine les deux précédentes, en tirant parti des avantages de chaque méthode, et en reposant sur des principes communs (satisfaire le client, améliorer continuellement la qualité et la performance des processus, utiliser des données et des statistiques, simplifier et standardiser les processus, mobiliser et responsabiliser les employés, innover et créer de la valeur).

Nous espérons que cet article vous a permis de mieux comprendre le concept, ainsi que son lien avec le Lean Management.

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